Hermès Gerrienne, Chargé des ventes extérieures et Bruno Gemenne, Responsable des Jeunes Magasins du Monde vous racontent leur action et notre collaboration en 5 questions.
Pouvez-vous présenter brièvement ce que fait Oxfam Magasins du monde?
Oxfam-Magasins du monde est un mouvement de citoyens qui veut construire la justice socio-économique en combattant les inégalités et les injustices de manière structurelle et globale, tant au niveau local avec notre mouvement, qu’au niveau national et international grâce à nos relais au sein d’Oxfam International. Nous aspirons à un monde dans lequel tous les hommes et femmes sont considérés et traités sur un pied d’égalité, exercent pleinement leurs droits et peuvent influencer les décisions qui touchent à leur vie.
Concrètement :
– nous dénonçons les pratiques inéquitables pour rendre le système de production, distribution, consommation, plus juste pour les populations du Nord et du Sud,
– nous proposons des alternatives équitables et solidaires : dans les Magasins du monde-Oxfam,
– nous vendons des produits du commerce équitable ainsi que des vêtements de seconde main.
Nous formons également de nombreux citoyens critiques et responsables qui sont capables de comprendre les grands enjeux mondiaux et la solidarité internationale (sensibilisation à l’école, formations, campagne de sensibilisation, événements, petits déjeuners Oxfam, mise en action autour d’expérimentations…) et, enfin, nous interpellons les décideurs politiques et économiques pour créer une force de changement.
Depuis quand êtes-vous partenaire d’Esperanzah! et quelle a été votre motivation?
Le partenariat entre Oxfam Magasins du monde et Esperanzah ! a déjà plus de dix ans et s’est fait presque naturellement. Nos publics partagent les même valeurs, les même motivations de faire progresser le monde chacun dans sa sphère d’influence. Notre présence et notre soutien – certes modeste – sont apparu à l’époque comme une évidence qu’il fallait concrétiser et c’est ce que nous avons fait. Toute l’organisation est impliquée dans la participation à ce partenariat mais plus particulièrement nos jeunes bénévoles.
Qu’est-ce qui vous frappe, plait, émeut dans ce festival?
« Difficile à résumer en quelques mots tant il y a matière à l’émerveillement pendant le festival ! La programmation, toujours surprenante et extrêmement riche en découvertes, et en nouveautés. La qualité de l’organisation, l’accueil des festivaliers toujours nickel dans un climat vraiment positif. Le public, éclectique, familial, bon enfant où les barrières semblent s’effacer le temps du festival. Esperanzah! c’est vraiment un espace de rencontre. C’est un vrai bouillonnement d’idées mais aussi de questionnement. Ce qui est fabuleux avec ce festival, c’est que l’on peut s’y rendre parfois même sans connaître l’affiche, juste pour y être, pour l’ambiance et … faire de vrais découvertes artistiques ». Hermès Gerrienne, Chargé des ventes extérieures
Une anecdote vécue à Esperanzah!?
« Une anecdote… ? Il y en a bien plus ! En 2008 par exemple, on avait réussi à s’incruster avec des bénévoles des petits déjeuners à l’after-party des organisateurs (le dimanche après le dernier concert) qui avait lieu au sous-sol du QG. Les bénévoles furent les derniers sur la piste de danse : une soirée mémorable ! En 2010, la camionnette transportant tout le matériel des petits déjeuners (bancs, tables, vaisselles) s’est embourbée dans le camping familial au moment de partir. Il a fallu tout vider et désembourber la camionnette…avant de la re-remplir ! L’édition 2014 a aussi été marquée par le fait que les festivaliers présents devaient mimer des saynètes sur le commerce équitable avec une malle à déguisements que nous avions apportée : ça a donné lieu à des scènes mémorables ! » Bruno Gemenne, Responsable des Jeunes Magasins du Monde
Cette année vous mettez le focus sur la slow fashion. Pourquoi ce choix et quelles actions mettez-vous en place pour sensibiliser le grand public?
Les inégalités explosent de par le monde. L’habillement est un secteur particulièrement touché par ce phénomène. Les multinationales de la mode telles que Zara ou H&M, parmi les plus profitables au monde, exercent une énorme pression sur leurs chaînes d’approvisionnement, essentiellement au détriment des acteurs les plus faibles que sont les travailleurs et les petits producteurs. À titre d’exemple, les salaires des ouvriers et ouvrières sont le plus souvent inférieurs aux salaires minimums nationaux, sans même parler de salaire vital ; les femmes et les jeunes filles sont les moins bien rémunérées et évoluent dans les conditions les plus précaires. Sur les 29€ du prix d’un t-shirt, seuls 18 cents, soit 0.6%, reviennent en moyenne aux travailleurs.
Face à cette réalité, des alternatives « slow fashion » existent : acheter équitable, éthique, bio, seconde main ou simplement en réparant et en customisant nos vêtements.
En 2017/18 Oxfam a voulu montrer qu’une autre mode est possible et que les atteintes aux droits humains et à l’environnement ne sont pas une fatalité !
L’Oxfam Day – Slow Fashion Fair, point d’orgue de la campagne, se déroulera le 5 mai prochain sur le site de Tour &Taxis de 10h à 18h. Cette journée festive sera le bon moment pour partager avec le grand public des alternatives, offrir des pistes d’actions pratiques pour s’habiller slow et remettre en question les usages de l’industrie textile.
Au programme : des débats interactifs, un slow fashion market réunissant des enseignes équitables et durables, des ateliers « Do It Yourself » allant de la production de coton à la confection des vêtements, un fair trade barista, une pièce de théâtre, un défilé de mode en upcycling signé Giovanni Biasiolo et organisé par l’asbl Assistance à l’Enfance et encore beaucoup d’autres choses.